PLANCHE III
Façade du Palais Royal de Laéken , vue du côté du Parc.
L'avant-corps, en rotonde, de cette façade, est décoré de pilastres ioniques, supportant l'entablement et l'atuque terminé par une coupole ; les avant-corps des ailes sont également ornés de pilastres, et sont surmontés d'un attique qni forme le troisième étage , destiné aux logemens des domestiques. Les jardins sont vastes et descendent jusqu'au canal, où le passage continuel des barques et des bateaux, présente une scène très-animée; la vue dont on jouit de ce château sur la ville de Bruxelles , et sur une grande étendue de ses riches et délicieux environs , est une des plus belles et des plus variées qu'il soit possible d'imaginer.
PLANCHE IV
Ancienne maison des Bateliers à Gand , bâtie en 1531.
Dans cette ville opulente , manufacturière et commerçante , presque tous les corps de métiers avaient de solides maisons , distinguées par des emblèmes analogues à leur profession ; celle des Bateliers , située sur le grand quai de la Lys , est remarquable par sa structure d'une architecture gothique , par le nombre des étages et des tourelles qui donnent à cet édifice une forme pyramidale ; son élégance et sa légèreté sont surtout remarquables au 3 mc étage ; sur les appuis sont figurées les armes de Charles-Quint, comme possesseur des Indes, comme Empereur des Romains, comme Roi de Castille , de Léon , de Grenade et d'Arragon , et de l'Impératrice Elisabeth , Princesse de Portugal , et celles du comté de Flandre et de la ville de Gand; les autres sculptures, telles qu'un vaisseau à trois mâts, des bateliers relevant des ancres, la croix de Bourgogne, etc. font allusion à l'époque de la construction de l'édifice et au corps de métier auquel il appartenait. Peu de tems après l'achè- vement , Charles-Quint le comprit dans son décret du 24 octobre iS^o, qui ordonna la suppression des corps de métiers et la vente de leurs biens.
Cette élégante construction, après trois siècles d'existence, est bien conservée; il ny a que les armoiries qui aient souffert à cause de la chaux dont on les avait enduites au tems de la révolution française ; je les ai fait ôter avec soin , afin de pouvoir en tracer l'ensemble sur le cuivre, et conserver ainsi cet ancien témoin de la prospérité de notre navigation intérieure.
