Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/229

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avec bruit, et dont la chute résonne comme un tonnerre de montagne en montagne ; tu me conduis alors dans l’asile des cavernes, tu me révèles à moi-même, et je vois se découvrir les merveilles secrètes cachées dans mon propre sein. Puis à mes yeux la lune pure s’élève doucement vers le ciel, et le long des rochers je vois errer, sur les buissons humides, les ombres argentées du tems passé, qui viennent adoucir l’austère volupté de la méditation.

Oh ! l’homme ne possédera jamais rien de parfait, je le sens maintenant : tu m’as donné avec ces délices, qui me rapprochent de plus en plus des dieux, un compagnon dont je ne puis déjà plus me priver désormais, tandis que, froid et fier, il me rabaisse à mes propres yeux, et, d’une seule parole, replonge dans le néant tous les présens que tu m’as faits ; il a créé dans mon sein un feu sauvage qui m’attire vers toutes les images de la beauté. Ainsi je passe avec