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Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/314

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MARGUERITE, se traînant jusqu’à lui.

Es-tu un homme ? tu compatiras à ma misère.

FAUST.

Tes cris vont éveiller les gardes !

(Il saisit les chaînes pour les détacher.)
MARGUERITE.

Bourreau ! qui t’a donné ce pouvoir sur moi ? tu viens me chercher déjà, à minuit ! Aie compassion de moi, et laisse-moi vivre. Demain, de grand matin, n’est-ce pas assez tôt ?

(Elle se lève.)

Je suis pourtant si jeune, si jeune, et je dois déjà mourir ! Je fus belle aussi, c’est ce qui causa ma perte. Le bien-aimé était près de moi, maintenant il est bien loin ; ma couronne est arrachée, les fleurs en sont dispersées… Ne me saisis pas si brusquement ! épargne-moi ! que t’ai-je fait ? ne sois pas insensible à mes larmes : de ma vie je ne t’ai vu.

FAUST.

Puis-je résister à ce spectacle de douleur ?