Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/52

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pour vous mettre en fuite. C’est comme un sac à immondices, un vieux garde-meuble, ou plutôt une de ces parades de place publique, remplies de belles maximes de morale, comme on en met d’ordinaire dans la bouche des polichinelles !

VAGNER.

Mais le monde ! le cœur et l’esprit des hommes !… Chacun peut bien désirer d’en connaître quelque chose.

FAUST.

Oui, ce qu’on appelle connaître. Qui osera nommer l’enfant de son nom véritable ? Le peu d’hommes qui ont su quelque chose, et qui ont été assez fous pour ne point garder leur secret dans leur propre cœur, ceux qui ont découvert au peuple leurs sentimens et leurs vues ont été de tout tems crucifiés et brûlés. — Je vous prie, mon ami, de vous retirer. Il se fait tard ; nous en resterons-là pour cette fois.