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Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/430

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— Reste encore dans la retraite, ma bien-aimée, reste ! bientôt je t’en ferai sortir… Hourra !

— Ne me faites pas longtemps languir… Oh ! que j’aime mon jardin d’amour, tout plein de beau sang rouge et de blessures épanouies !.. Hourra !

— Sors donc de ton fourreau, toi qui réjouis l’œil du brave ; sors, que je le conduise dans ton domaine… Hourra !

— Vive la liberté, au milieu de tout cet éclat !… l’épée brille aux feux du soleil, ainsi qu’une blanche épousée… Hourra !

— Braves cavaliers allemands, votre cœur ne se réchauffe-t-il pas ?… Saisissez votre bien-aimée… Hourra !

— Qu’à votre droite Dieu la bénisse, et malheur à qui l’abandonne !… Hourra !

— Que la joie de l’épousée éclate à tous les yeux, qu’elle resplendisse d’étincelles… Hourra ! »



APPEL

Par Kœrner (1813).


En avant, mon peuple ! la fumée annonce la flamme, la lumière de la liberté s’élance du nord vive et brûlante ; il faut tremper le fer avec le sang des ennemis : en avant, mon peuple ! la fumée annonce la flamme. La moisson est grande, que les faucheurs se préparent ! Dans l’épée seule est l’espoir du salut, le dernier espoir ! Jette-toi bravement dans les rangs ennemis, et fraye une route à la liberté ! Lave la terre avec ton sang ; c’est alors seulement qu’elle reprendra son innocence et sa splendeur.

Ce n’est point ici une guerre de rois et de couronnes ; c’est une croisade, c’est une guerre sacrée : droits, mœurs, vertu, foi, conscience, le tyran a tout arraché de ton cœur, le triomphe de la liberté te les rendra. La voix des