Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome I.djvu/553

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L’Inscription ne renferme aucun sens caché ; elle est elle-même et doit tout vous dire ce que, après l’avoir lu, vous aimez à dire, avec une loyale satisfaction : c’est là ce que je dis, moi !

Des Abraxas[1], j’en porte rarement. Ici, d’ordinaire, les monstrueux enfantements d’une sombre folie seront mis au plus haut prix. Si je vous dis des choses absurdes, croyez que je porte des abraxas.

Graver une Bague à cachet est une œuvre difficile : elle doit renfermer le sens le plus profond dans le plus étroit espace : mais, savez-vous y adapter une idée vraie, le mot est là gravé, vous y songez a peine.

Libres pensées.

Laissez-moi à cheval, s’il me plaît. Restez dans vos cabanes, sous vos tentes ! Je cours gaiement dans les pays lointains n’ayant sur mon turban que les étoiles.

Il a établi les étoiles pour être vos guides sur terre et sur mer, afin que vous y preniez plaisir en regardant au ciel sans cesse[2].

Talismans.

À Dieu est l’orient ! À Dieu est l’occident ! Les pays du nord et du midi reposent dans la paix de ses mains.

Lui, le seul juste, il veut pour chacun la justice. Que, d’entre ses cent noms[3], celui-ci soit hautement loué ! Amen !

L’erreur veut m’égarer, mais tu sais m’en dégager. Que j’agisse, que je médite, trace-moi le droit chemin.

Si j’ai des réflexions et des pensées terrestres, cela tourne à mon plus grand bien : l’esprit qui n’est pas dispersé avec la poussière, refoulé en lui-même, s’élance vers les cieux.

Dans la respiration il y a deux grâces, aspirer l’air et s’en délivrer ; l’un oppresse, l’autre soulage : telle est la vie et son merveilleux mélange. Remercie Dieu quand il te presse, et remercie-le quand il te délivre.

  1. Noms de certains talismans chez les Gnostiques.
  2. Paroles du Coran. Nous ne signalerons pas tous les emprunts que Goethe a fait à ce livre.
  3. Les Mahométans donnent à Dieu cent dénominations différentes.