Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




THOMAS.

Laissez-moi vous dire un mot. (Il la prend. )

Bjetely, même jeu. Croyez-vous ?… Me connaissez-vous déjà ?

THOMAS.

Pas si pressée, aimable enfant 1 Hé ! si jolie et si sauvage !

BjETELY.

Parce que la plupart sont folles, Croyez-vous que’toutes le soient ?

THOMAS.

Non, je ne te lâcherai pas : Fillette, sois plus raisonnable.

BjETELY.

Votre soif, je crois, n’est pas grando : Passez, passez votre chemin.

(Bsetely rentre dans la maison.),

THOMAS.

J’ai mal commencé l’affaire. J’aurais dû l’apprivoiser d’abord, m’établir, manger et boire, et puis faire mes propositions. Thomas, tu es toujours trop prompt ! Mais pouvais-je donc croire qu’elle serait si farouche ? Elle est aussi sauvage qu’un écureuil. Il faut que j’essaye encore une fois. (Du côté de la cabane.) Encore un mot, jeune fille !

Bjetely, à la fenêtre.

Passez votre chemin. Il n’y a rien ici pour vous. (Elle ferme la fenêtre. )

THOMAS.

Grossière personne ! Si elle traite ses amants de la sorte, je suis surpris qu’il lui en reste un seul. Le pauvre Jéry en viendra difficilement à bout. Il faudrait qu’elle trouvât un mari qui répondît du bois, quand elle crierait dans le bois1. Lafière petite créature se croit bien en sûreté dans ces montagnes ! Si pourtant quelqu’un faisait un jour l’insolent, elle devrait le souffrir,