Ainsi, dans la forêt de Haslach. (Il se tourne vers Martin.) Adieu, digne frère Martin ! (Il l’embrasse.)
Ne m’oubliez pas, comme aussi je ne vous oublierai jamais. (Gœtz s’éloigne.)
Comme mon cœur était saisi quand je le regardais ! Il ne disait rien, et cependant mon âme devinait la sienne. C’est une volupté de voir un grand homme.
Révérend père, vous coucherez chez nous, n’est-ce pas ?
Puis-je avoir un lit ?
Non, mon père. Je ne connais les lits que par ouï-dire. Dans notre auberge il n’y a que de la paille.
C’est aussi bon. Comment te nommes-tu ?
George, mon révérend père.
George ! Tu as un vaillant patron.
On dit que c’était un cavalier : je veux l’être aussi.
Attends ! (Il tire de sa poche un livre de prières, et donne à George une image de saint.) Tiens, le voilà ! Suis son exemple : sois brave et crains Dieu. (Martin s’en va.)
Ah ! un beau cheval blanc ! Si une fois j’en avais un comme cela !… Et cette armure d’or !… Voilà un vilain dragon !… À présent je tire sur les moineaux… Saint George, rends-moi grand et fort ; donne-moi une lance pareille, une armure, un cheval, et viennent les dragons !