Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/210

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Bamberg. La chambre d’Adélaïde.

ADÉLAÏDE, FRANZ.
ADELAÏDE.

Ainsi les deux armées d’exécution sont déjà en chemin ?

FRANZ.

Oui, et mon maître a la joie de marcher contre vos ennemis. Je voulais le suivre d’abord, si volontiers que je vienne auprès de vous. Et je vais repartir à présent, afin de revenir bientôt avec d’heureuses nouvelles. Mon maître me l’a permis.

ADÉLAÏDE.

Comment se porte-t-il ?

FRANZ.

Il est joyeux. Il m’a ordonné de vous baiser la main.

ADÉLAÏDE.

La voici… Tes lèvres sont brûlantes.

FRANZ, à part, posant la main sur son cœur.

Je brûle ici plus encore. (Haut.) Madame, vos serviteurs sont les plus heureux des hommes.

ADÉLAÏDE.

Qui commande contre Berlichingen ?

FRANZ.

Le seigneur de Sirau. Adieu, excellente dame ! Je pars. Ne m’oubliez pas.

ADÉLAÏDE.

Il te faut manger et boire et te reposer.

FRANZ.

À quoi bon ? Je vous ai vue. Je ne sens ni la fatigue ni la faim.

ADÉLAIDE.

Je connais ta fidélité.

FRANZ.

Ah ! madame !

ADÉLAÏDE.

Tu n’y tiendras pas : repose-toi, et prends quelque nourriture.

FRANZ.

Vous prenez soin d’un pauvre jeune homme ! (Il sort.)