Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/213

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LERSE.

Je suis surpris que vous ne m’ayez pas reconnu d’abord.

GŒTZ.

Pouvais-je imaginer que celui-là viendrait m’offrir ses services, qui, avec tant d’acharnement, avait tâché de me vaincre ?

LERSE.

C’est justement cela, monseigneur. Je sers comme cavalier dès ma jeunesse, et j’ai été aux prises avec maint chevalier. Quand nous tombâmes sur vous, cela me réjouit. Je connaissais votre nom, et j’appris à vous connaître vous-même. Vous vous souvenez que je ne tenais pas ferme ; vous vîtes que ce n’était pas frayeur, car je revenais. Bref, j’appris à vous connaître, et dès ce moment je résolus de servir sous vous.

GŒTZ.

Combien de temps voulez-vous rester avec moi ?

LERSE.

Une année, sans solde.

GOTZ.

Non, vous serez traité comme un autre, et de plus en homme qui m’a donné à faire près de Remlin. (Entre George.)

GEORGE.

Jean de Selbitz vous salue. Il sera ici demain avec cinquante hommes.

GŒTZ.

Bien.

GEORGE.

Une troupe de soldats de l’Empire descend le long du Kocher[1], sans doute pour vous observer.

GOSTZ.

Combien sont-ils ?

GEORGE.

Cinquante.

GŒTZ.

Pas plus ! Viens, Lerse ; allons les écraser : quand Selbitz viendra, qu’il trouve déjà un peu d’ouvrage fait.

  1. Rivière du Wurtemberg ; affluent du Necker.