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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/214

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LERSE.

Ce sera un beau commencement de vendange.

GŒTZ.

À cheval ! (Ils sortent.)

Un bois près d’un marais.

DEUX CAVALIERS de l’Empire se rencontrent.
PREMIER CAVALIER.

Que fais-tu ici ?

DEUXIÈME CAVALIER.

J’ai demandé la permission d’aller au plus pressé. Depuis la fausse alarme d’hier au soir, j’ai si mal aux entrailles, qu’il me faut à tout moment descendre de cheval.

PREMIER CAVALIER.

La troupe est-elle près d’ici ?

DEUXIÈME CAVALIER.

À peu près à une lieue, en remontant la forêt.

PREMIER CAVALIER.

Pourquoi te sauver jusqu’ici ?

DEUXIÈME CAVALIER.

Je t’en priėe, ne me trahis pas. Je veux aller au prochain village, et voir si je ne peux guérir mon mal avec des applications chaudes. D’où viens-tu ?

PREMIER CAVALIER.

Du prochain village. J’ai été chercher du pain et du vin pour notre officier.

DEUXIÈME CAVALIER.

Bien ! il se régale à notre face, et il nous faut jeûner ! Le bel exemple !

PREMIER CAVALIER.

Reviens avec moi, drôle !

DEUXIÈME CAVALIER.

Je serais un fou ! Il y en a bien d’autres dans la troupe, qui jeûneraient volontiers, s’ils en étaient aussi loin que moi.

PREMIER CAVALIER.

Entends-tu ? des chevaux !