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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/25

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Je dois être obligeante.

LAMON.

Fort bien ! Pardonne-lui et il te pardonnera. Oui, oui, je vois bien que vous vous tourmentez à l’envi.

ÉGLÉ, achevant d’ajuster Amine.

Voilà qui est fait.

LAMON.

Charmant !

AMINE.

Ah ! si j’avais tout de suite les fleurs qu’Éridon doit m’apporter !

ÉGLÉ.

Attends-le toujours ici. Je vais m’occuper de ma parure. Viens, Lamon, viens avec moi ! Nous te laissons seule et nous reviendrons bientôt.

SCÈNE V.

AMINE, puis ÉRIDON.
AMINE.

Oh ! quelle tendresse, quel bonheur digne d’envie ! que je voudrais, si cela dépendait de moi, voir Éridon content et moi satisfaite !… Si je ne lui avais pas donné tant de pouvoir sur moi, il vivrait plus heureux et moi plus contente. Si j’essayais de lui retirer ce pouvoir par ma réserve ! Mais comme ma froideur enflammera sa colère ! Je connais son courroux : comme je tremble de le sentir ! Mon cœur, que tu joueras mal ce rôle pénible ! Mais, si tu le portes aussi loin que ton amie, comme il t’a fait la loi jusqu’à présent, tu la lui feras à l’avenir…. L’occasion se présente aujourd’hui : pour ne pas la laisser échapper, je veux sur-le-champ…. Il vient ! mon cœur, de la fermeté !…

ÉRIDON, lui présentant tes fleurs.

Elles ne sont pas trop belles, mon amie. Pardonne-moi, je les ai cueillies à la hâte.

AMINE.

Il suffit qu’elles viennent de toi.

{{Centré|ÉRIDON