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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/254

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METZLER.

Et cette large bande grisâtre, avec des milliers de raies comme des lances, et, entre deux, comme de petites épées ?

LINK.

J’en ai frémi. Comme tout cela est d’un rouge pâle, et, par-dessous, tant de flammes ardentes et claires, et ces affreuses figures, avec leurs têtes chevelues et leurs barbes !

METZLER.

Les as-tu aussi remarquées ? Et tout cela brille et se croise, comme si ça flottait sur une mer sanglante, et s’agite pêle-mêle, à vous faire évanouir de frayeur.

LINK.

Marchons ! marchons ! (Ils s’éloignent.)

La campagne. — On voit dans l’éloignement brûler deux villages et un monastère.

KOHL, WILD, MAX STUMPF, PEUPLE.
MAX STUMPF.

Vous ne pouvez désirer que je sois votre capitaine. Cela ne serait bon ni pour vous ni pour moi. Je suis sujet du comte palatin : comment vous mènerais-je contre mon seigneur ? Vous supposeriez toujours que je n’agis pas de bon gré.

KOHL.

Nous savions bien que tu trouverais une excuse. (Arrivent Gœtz, Lerse et George.)

GŒTZ.

Que voulez-vous de moi ?

KOHL.

Soyez notre chef.

GŒTZ.

Dois-je violer ma parole de chevalier, donnée à l’empereur, et rompre mon ban ?

WILD.

Ce n’est pas une excuse.

GŒTZ.

Et, quand je serais parfaitement libre, si vous vouliez traiter les nobles et les seigneurs comme à Weinsberg, et continuer ces