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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/264

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LE CHEF.

Qui pourrait ne pas vous connaître ? Gœtz, nous donnerons pour vous notre sang et notre vie. (Entre Schricks.)

SCHRICKS.

Des cavaliers traversent la forêt. Ils sont de la ligue.

LE CHEF.

Ils vous poursuivent !… Ils n’arriveront pas jusqu’à vous. En avant, Schricks ! Appelle les autres. Nous connaissons mieux les détours : nous les tuerons avant qu’ils nous aperçoivent.

GŒTZ, seul.

Ô empereur, empereur ! Des brigands protégent tes enfants. (On entend une vive fusillade.) Des sauvages… obstinés et fidèles ! (Entre une bohémienne.)

LA BOHÉMIENNE.

Sauvez-vous, les ennemis l’emportent.

GŒTZ.

Où est mon cheval ?

LA BOHÉMIENNE.

Ici près.

GŒTZ. Il ceint son épée et monte à cheval sans cuirasse.

Pour la dernière fois, ils sentiront mon bras. Je ne suis pas encore si faible. (Il s’éloigne.)

LA BOHÉMIENNE.

Il court joindre les nôtres. (Fuite.)

WOLF.

Partez ! partez ! Tout est perdu. Notre chef est tué, Gœtz est pris. (Cris de femmes et fuite.)

Chambre à coucher d’Adélaïde.

ADÉLAÏDE, tenant une lettre.

Lui ou moi ! L’insolent ! Me menacer !… Nous te préviendrons. Qui se glisse dans la salle ? (On frappe.) Qui est là ?

FRANZ, à voix basse.

Ouvrez-moi, madame !

ADÉLAÏDE.

Franz ! Il mérite bien que je lui ouvre. (Elle le fait entrer.)