Chère dame !
Téméraire ! Si quelqu’un t’avait entendu !
Oh ! tout dort ! tout le monde !
Que veux-tu ?
Je n’ai plus de repos. Les menaces de mon maître, votre sort, mon cœur…
Il était bien en colère, quand tu l’as quitté ?
Comme je ne l’avais jamais vu. « Il faut qu’elle se rende dans mes terres, disait-il ; il faut qu’elle le veuille. »
Et nous obéirons ?
Je n’en sais rien, madame.
Enfant crédule, insensé ! Tu ne vois pas où cela mène. Ici il me sait en sûreté : car dès longtemps il en veut à ma liberté. Il veut me tenir dans ses terres. Là il pourra me traiter comme sa haine le lui conseille.
Il ne pourra.
L’empêcheras-tu ?
Il ne pourra.
Je prévois toute ma misère. Il m’arrachera de son château par violence ; il m’enfermera dans un cloître.
L’enfer ! la mort !…
Me sauveras-tu ?