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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/266

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FRANZ.

Ah ! tout ! Je ferai tout !

ADÉLAÏDE. Elle l’embrasse en pleurant.

Franz ! Ah ! pour nous sauver !…

FRANZ.

Il tombera. Je lui mettrai le pied sur la gorge.

ADÉLAÏDE.

Point de fureur. Tu lui remettras une lettre pleine de soumission, portant que j’obéis… Et verse cette fiole dans sa boisson.

FRANZ.

Donnez. Vous serez libre.

ADÉLAÏDE.

Libre ! Quand tu ne te glisseras plus chez moi en tremblant, sur la pointe du pied ; quand je ne te dirai plus avec anxiété : « Va-t’en, Franz ; voici le matin. »

Heilbronn, devant la tour.

ÉLISABETH, LERSE.
LERSE.

Dieu veuille vous délivrer de vos peines, madame ! Marie est ici.

ÉLISABETH.

Dieu soit loué ! Lerse, nous sommes plongés dans une affreuse douleur. Tout est maintenant comme je l’avais prévu. Prisonnier, comme rebelle et malfaiteur ; jeté dans le plus profond cachot !…

LERSE.

Je sais tout.

ÉLISABETH.

Rien, tu ne sais rien : le malheur est trop grand ! Son âge, ses blessures, une fièvre lente, et, plus que tout cela, sa noire tristesse de devoir finir ainsi.

LERSE.

Ajoutez que Weislingen est commissaire.

ÉLISABETH.

Weislingen ?