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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/288

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on se dit, à chaque moment ; « Ils viennent ; il va nous en arriver autant. »



SOEST.

Aussi un bourgeois doit-il toujours être exercé aux armes.

JETTER/

Gui, il s’exerce celui qui a femme et enfants ! Et pourtant j’aime encore mieux entendre parler de soldats que d’en voir.

BUYCK.

Je devrais prendre cela en mauvaise part..

JETTER.

Je ne l’ai pas dit pour vous, compatriote. Quand nous fûmes délivrés des garnisons espagnoles, nous respirâmes.

SOEST.

N’est-ce pas ?… Elles te pesaient furieusement !

JETTER.

Plaisantez sur vous-même !

SOEST.

Elles avaient chez toi de rudes cantonnements.

JETTER.

Tiens ta langue.

SOEST.

Elles l’avaient chassé de la cuisine, de la cave, de la chambre…. du lit. (Ils rient.)

JETTER.

Tu es un imbécile.

BUYCK.

La paix, messieurs !… Est-ce à un soldat de prêcher la paix ?… Eh bien, puisque vous ne voulez pas entendre parler de nous, portez donc aussi votre santé, une santé bourgeoise.

JETTER.

Nous sommes prêts ! Repos et sûreté !

SOEST.

Ordre et liberté !

BUYCK.

Bravo ! Nous en sommes bien volontiers ! (Ils trinquent et répètent gaiement ces paroles, mais de sorte que l’un reprend où