Aller au contenu

Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui fouillent, par ennui, et déterrent, par famine, des priviléges, et vont dire des mensonges aux gens curieux et crédules, et, pour se faire payer un pot de bière, commencent des querelles qui rendent des milliers d’hommes malheureux ! C «st précisément ce qu’ils veulent. Nous tenons nos maisons et nos coffres trop bien fermés : ils voudraient nous en chasser avec des tisons.



EGMONT.

Vous trouverez toute protection ; on a pris des mesures pour réprimer vigoureusement le mal. Tenez ferme contre les doctrines étrangères, et ne croyez pas qu’on affermisse les priviléges par la révolte. Restez chez vous ; ne souffrez pas que l’on s’attroupe dans les rues. Les gens sages peuvent beaucoup. (Pendant qu’Egmont parle, l’attroupement se disperse. )

LE CHARPENTIER.

Nous rendons grâce à Votre Excellence, nous lui rendons grâce de la bonne opinion. Tout ce qui dépendra de nous. (Egmont se retire. ) Le gracieux seigneur ! le vrai Néerlandais ! rien, absolument rien d’espagnol !

JETTER.

Si nous l’avions pour gouverneur !… On lui obéit volontiers.

SCEST.

Le roi ne l’entend pas ainsi. C’est toujours aux siens qu’il donne la place.

JETTER.

As-tu vu son habit ? C’est la nouvelle façon, la coupe espagnole.

J.E CHARPENTIER.

Le bel homme !..

JETTER.

Son cou serait un vrai gibier de bourreau.

. . SOEST.

Es-tu fout Quelle idée !

JETTER.

Oui, bien sot qui a des idées pareilles !… Je suis comme ça maintenant. Si je vois un beau long cou, il faut, malgré moi, que je me dise : « Celui-là serait bon à couper….* Maudites exécutions ! On ne se les arrache pas de l’esprit. Lorsque les jeunes garç