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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/312

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ons nagent, et que je vois un dos nu, aussitôt me reviennent par douzaines ceux que j’ai vu battre de verges. S’il se présente à moi un gros ventre, il me semble que je le vois déjà rôtir au poteau. La nuit, en songe, je me sens tenailler dans tous les membres : on n’a pas une heure de joie. J’aurai bientôt oublié toute gaieté, toute bonne humeur ; ces horribles images me sont comme imprimées sur le front avec un fer chaud.



La demeure d’Egmont.

Richard. Il est assis devant une table couverte oie papiers ; . il se leve avec agitation.

11 ne vient pas ! Et j’attends depuis deux heures, la plume à la main, les papiers devant moi ; et justement aujourd’hui j’aimerais tant à le quitter de bonne heure ! Les pieds me brûlent. Je peux à peine y tenir d’impatience. « Sois ici à l’heure ! » Tels ont été ses ordres au moment de partir : maintenant il ne vient pas. Il y a tant à faire, que je n’aurai pas achevé avant minuit. A la vérité, il est plein d’indulgence : mais j’aimerais mieux qu’il fût sévère, et qu’il laissât les gens libres au temps fixé. On pourrait prendre ses arrangements. Voilà deux heures qu’il est sorti de chez la gouvernante : qui sait avec quelle personne il s’arrête eh chemin ? (EntreEgmont.)

EGMONT.

Quelles affaires aujourd’hui ?

RICHARD.

Je suis prêt, et trois messagers attendent.

EGMQNT..

Tu trouves que j’ai tardé trop longtemps ; tu as l’air de mauvaise humeur.

RICHARD.

Pour obéir à vos ordres, je suis là depuis longtemps. Voici les papiers.

EGMONT. .

Dona Elvire sera fâchée contre moi, quand elle saura que je t’ai retenu.

RICHARD.

Vous plaisantez.