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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/314

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Il pourra les admonester et les laisser courir.

RICHARD.

Brinck, de la compagnie de Breda, veut se marier. Le capitaine espère que vous le lui refuserez. Il y a, dit-il, tant de femmes avec l’armée, que, si nous entrons en campagne, nous ne semblerons pas une troupe de soldats, mais une bande de bohémiens.

EGMONT.

Passe encore pour celui-là ! C’est un beau jeune garçon ; il m’en conjurait encore moi-même avec instance, avant mon départ. Mais dorénavant qu’on ne le permette plus à personne, si fâché que je sois de refuser à ces pauvres diables, d’ailleurs assez tourmentés, leur plus doux passe-temps.

RICHARD.

Deux de vos gens, Seter et Hart, ont joué un mauvais jeu avec la fille d’un aubergiste. Ils l’ont surprise seule, et la malheureuse n’a pu se défendre.

EGMONT.

Si c’est une honnête fille, et s’ils ont employé la violence, qu’il les fasse passer par les verges trois jours de suite, et, s’ils possèdent quelque chose, qu’il en prélève de quoi faire une dot à la jeune fille.

RICHARD.

Un des docteurs étrangers a passé secrètement par Comines, et on l’a surpris. Il jure que son intention était d’aller en France. D’après l’ordre, il doit être décapité.

EGMONT.

Il faut le conduire sans bruit à la frontière, et lui déclarer qu’il ne s’en tirera pas ainsi la seconde fois.

RICHARD.

Une lettre de votre receveur. Il écrit qu’il lui rentre peu d’argent ; qu’il pourra difficilement envoyer, cette semaine, la somme demandée ; que la révolte a mis en toutes choses la plus grande confusion.

EGMONT.

Il me faut cet argent ! Qu’il voie comment il pourra le recueillir.

GŒTHE. — TH. 1 20



RICHARD.