Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/323

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ORANGE.

On s’assurera des chefs. --, ;

EGMONT.

Non, non !

ORANGE.

Retournons chacun dans notre province. Là il faudra nous fortifier ; il ne commencera pas par la force ouverte.

EGMONT.

Ne devrons-nous pas le saluer à son arrivée ?

ORANGE.

Nous tarderons.

EGMONT.

Et si, une fois arrivé, il nous mande au nom du roi ?

ORANGE.

Nous chercherons des défaites.

EGMONT.

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ORANGE.

Nous irons d’autant moins.

EGMONT.

Et la guerre est déclarée, et nous sommes des rebelles. Orange, ne te laisse pas séduire par la prudence. Je sais que la crainte ne te fait pas reculer. Réfléchis à cette démarche.

ORANGE.

J’ai réfléchi.

EGMONT.

Songe, si tu te trompes, de quoi tu es coupable : de la plus funeste guerre qui ait jamais désolé un pays. Ton refus est le signal qui appelle tout d’un coup les provinces aux armes j qui justifie toutes les cruautés dont l’Espagnol s’est toujours empressé de saisir le prétexte. Ce que nous avons contenu longtemps avec mille peines, un signe de toi le soulèvera jusqu’à la plus horrible confusion. Songe aux villes, à la noblesse, au peuple, au commerce, à l’agriculture, aux métiers ! Songe aux



dévastations,