Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/331

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Le logement de Claire. CLAIRE, SA MÈRE.

LA MÈRE.

Je n’ai jamais vu un amant comme Brackenbourg ; je croyais qu’il ne s’en trouvait de pareils que dans les histoires de héros. Claire. Elle va et vient dans la chambre, en chantant à demi-voix.

Oh ’. seule fortunée, L’âme qui sait aimer !

LA MÈRE.

Il soupçonne ta liaison avec Egmont, et je crois, si tu lui montrais un peu d’amitié, si tu voulais, qu’il t’épouserait encore.

Claire, chante.

Être joyeuse,

Et souffrante,

Et rêveuse,

Désirer

Et trembler Dans la peine inquiète ; Jusqu’au ciel ravie, Jusqu’à la mort navrée…. Oh 1 seule fortunée, L’âme qui sait aimer !

LA MÈRE.

Caisse là cette ritournelle.

CLAIRE.

Ne m’en dites pas de mal : c’est une chanson magique…. Avec elle, j’ai déjà maintes fois endormi un grand enfant.

LA MÈRE.

Tu n’as en tête que ton amour. N’oublie donc pas tout pour une seule chose ! Tu devrais, te dis-je, avoir des égards pour Brackenbourg. Un jour il peut encore te rendre heureuse.

CLAIRE.

Lui ?

LA MÈRE.

Eh ! oui…. Il vient un temps…. Vous autres enfants, vous ne