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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/333

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froid aujourd’hui ! Vous ne m’avez pas encore embrassée une seule fois ! Pourquoi avez-vous les bras entortillés dans ce manteau, comme un enfant au maillot ? Il ne sied ni aux soldats ni aux amants d’avoir les bras emmaillottés.

EGMONT.

Quelquefois, ma chère, quelquefois. Quand le soldat est en embuscade, et qu’il songe à surprendre l’ennemi, il se blottit, se croise les bras et rumine son dessein ; et un amant….

LA MERE.

Ne voulez-vous pas vous asseoir, vous mettre à votre aise ? 11 faut que j’aille à la cuisine : Claire ne pense à rien quand vous êtes là. Il faudra vous contenter ainsi….

EGMONT.

Votre bonne volonté est le meilleur assaisonnement…. (La

mère sort.)

CLAIRE.

Et mon amour, que serait-il ?

EGMONT. .

Tout ce que tu voudras.

CLAIRE.

Comparez-le, si vous en avez le cœur.

.- EGMONT.

Ainsi donc, avant tout…. (Il rejette son manteau, et paraît dans un costume magnifique.)

CLAIRE.

Ociel !

" EGMONT.

Maintenant j’ai les bras libres. (Il l’embrasse.)

CLAIRE.

Laissez !… Vous gâterez vos habits. (Elle recule de quelques pas.) Que c’est magnifique ! Je n’ose vous toucher.

EGMONT.

Es-tu satisfaite ? Je t’ai promis de venir un jour en costume espagnol.

CLAIRE.

Depuis longtemps je ne vous le demandais plus. Je pensais que vous ne vouliez pas…. Ah ! et la Toison d’or !