ou faiblesse de sa part ait pu servir de prétexte ou d’excuse à « mon manque de foi. »
CLAVIJO.
Ensuite ?
BEAUMARCHAIS.
« Au contraire, la conduite de cette demoiselle a toujours été « pure, irréprochable et digne de tout respect. »
CLAVIJO.. .
De tout respect.
BEAUMARCHAIS.
« Je reconnais que, par ma conduite, la légèreté de mes
- discours, par l’interprétation qu’on a pu y donner, j’ai ouver« tement outragé cette vertueuse demoiselle : de quoi-je lui de« mande pardon, quoique je me reconnaisse indigne de l’obtenir. » (Clavijo s’arrête.) Écrivez ! écrivez ! « Laquelle déclaration j’ai « faite librement et de ma pleine volonté, avec promesse spéciale
- que, si cette satisfaction n’est pas suffisante, au gré de l’offen« sée, je suis prêt à la lui donner de toute autre manière qu’elle «pourra désirer. Madrid…. »
Clavijo. Il se lève. « J’ai affaire à un homme offensé, mais à un homme d’hon« neur. Vous tiendrez votre parole, et vous suspendrez votre ven« geance. C’est par cette seule considération, dans cet espoir, que «j’ai donné ce honteux écrit ; autrement rien n’aurait pu m’y « contraindre. Mais, avant que j’ose me présenter devant dona « Maria, j’ai résolu de charger quelqu’un de plaider ma cause « auprès d’elle, de parler pour moi, et ce quelqu’un…. c’est « vous. »
BEAUMARCHAIS.
« Ne vous en flattez pas. »
CLAVIJO.
« Au moins dites-lui le repentir amer et sincère que vous avez « aperçu en moi. C’est là, oui, c’est là toute ma prière. Ne me « refusez pas. Je serais obligé de choisir quelque autre médiateur « moins puissant. » D’ailleurs vous lui devez un récit fidèle. Dites-lui dans quelles dispositions vous m’avez trouvé.
BEAUMARCHAIS.
Bien ! cela je le puis, je le veux. Et maintenant, adieu.
CLAVIJO.
Adieu ! (Il