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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/428

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Adieu.

CARLOS.

Courage ! courage ! Frère, quand tout sera fini, nous ferons la fête ! .."

L’appartement de Guilbert. SOPHIE, MARIE, occupées à des ouvrages d’aiguille.

MARIE.

Buenco est donc parti si brusquement ?

SOPHIE.

C’était naturel. Il t’aime : comment pourrait-il supporter la vue d’un homme qu’il doit haïr doublement ?

MARIE.

C’est l’homme le meilleur et le plus vertueux que je connaisse. (En montrant son ouvrage à Sophie.) Il me semble que je dois faire ainsi ?. Je rentre cela ici, et j’arrête le bout par en haut. Cela ira bien.

.SOPHIE.

Très-bien. Et je veux prendre pour mon bonnet un ruban paille. C’est ce qui me va le mieux. Tu souris ?. .

MARIE.

Je ris de moi-même. Nous autres jeunes filles, nous sommes un étrange peuple ! A peine relevons-nous un peu la tête, que nous voilà occupées de toilette et de rubans.

SOPHIE.

Tu ne peux te faire ce reproche. Dès le moment où Clavijo t’eut quittée, rien ne fut capable de te réjouir. (Marie tressaille et regarde vers la porte.) Qu’as-tu donc ?

Marié, toute saisie.

J’ai cru entendre venir quelqu’un ! Mon pauvre cœur ! Oh ! il me fera mourir. Sens comme il palpite, pour une vaine frayeur.

SOPHIE. ’

Calme-toi. Tu es pâle. Je te prie, ma chère !…

Marie, la main sur sa poitrine. Ici, quelque chose m’oppresse !… Cela me perce…. cela me fera mourir.