Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/478

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dans la froide insensibilité, pour laquelle je donnerais tout maintenant.... Es-tu là, malheureux ? Rappelle-toi ces jours de parfait bonheur où, dans ta sévère modération, tu blâmais l’infortuné qui voulait rejeter le fardeau de la vie ; ce que tu éprouvais dans ces jours heureux, et maintenant !... Oui, les heureux ! les heureux !... Un moment plus tôt cette découverte, et j’étais sauvé ! Je ne l’aurais jamais revue ; elle ne m’aurait pas revu. J’aurais pu me bercer et me dire : « Pendant ces quatre ans elle t’a oublié ; elle s’est consolée de ses- peines. » Mais à présent ? Comment dois-je paraître devant elle ? que lui dire ?... Oh ! ma faute, ma faute m’accable en ces instants.... Abandonner ces deux personnes chéries !... Et moi, dans le moment où je les retrouve, abandonné de moi-même.... désespéré !... 0 mon cœur !



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