ANNETTE.
Ne partez-vous donc pas avec elles ? La demoiselle a commandé une chaise pour trois ; votre domestique a chargé vos effets.
STELLA.
Fernand, c’est une erreur.
FERNAND.
Que peut savoir cette enfant ?
ANNETTE.
Ce que je sais ? Vraiment ça semble curieux, que M. le capitaine veuille quitter madame et partir avec la demoiselle, depuis qu’elle a fait connaissance à table avec vous. C’était un adieu bien tendre, lorsqu’en la saluant après dîner, vous lui avez serré la main.
Stella, interdite.
Fernand !
FERNAND.
C’est une enfant.
ANNETTE.
Ne le croyez pas, madame ! Tous les effets sont chargés. Monsieur s’en va avec elles.
FERNAND.
Où donc ? où donc ?
STELLA.
Laisse-nous, Annette. (Annette sort.)Tire-moi de cette affreuse perplexité ! Je ne crains rien, et pourtant le babil de cette enfant m’inquiète. Tu es ému, Fernand ! Je suis ta Stella ! Fernand, se retournant et prenant Stella par la main.
Tu es ma Stella !
STELLA.
Tu m’effrayes, Fernand ! Tes yeux sont égarés.
FERNAND.
Stella, je suis un méchant et un lâche ; et je suis accablé devant toi. Fuir !... Je n’ai pas le courage de t’enfoncer le poignard dans le sein, et je veux f empoisonner, t’assassiner secrètement ! Stella !
STELLA.
Au nom de Dieu !
Fernand,