Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/486

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

consolations ! des consolations ! Je ne suis pas coupable.... Tu me le donnas, Dieu du ciel ! Je le gardais fermement, comme le don le plus cher de ta main.... Laissemoi !... mon cœur est déchirée..



CÉCILE.

Innocente !... chérie !...

Stella, à son coït.

Je lis dans tes yeux, sur tes lèvres, le langage du ciel. Soutiens-moi !... Porte-moi ! Je péris ! Elle me pardonne ! Elle sent ma misère !

CÉCILE.

Ma sœur, ma sœur, reviens à toi ! Un seul moment, reviens à toi ! Crois que celui qui plaça dans notre cœur ces sentiments, qui nous rendent souvent si malheureuses, peut nous ménager aussi des consolations et des secours.

STELLA.

Laisse-moi mourir dans tes bras.

. CÉCILE.

Venez !

Stella, après une pause, en marchant d’un air égaré.

Laissez-moi tous ! Voyez, tout un monde de troubles et de tourments se presse dans mon âme, et la remplit tout entière d’inexprimables douleurs.... C’est impossible.... impossible.... Ainsi tout d’un coup.... Je ne puis le concevoir, le supporter ! (Elle reste un moment immobile, les yeux baissés, concentrée en ellemême, puis elle lève les yeux, regarde Cécile et Lucie, pousse un cri et s’enfuit.)

CÉCILE.

Suis-la, Lucie. Observe-la. (Lucie sort.) O Dieu, regarde tes enfants, leur trouble, leur misère !... La souffrance m’a beaucoup appris. Fortifie-moi.... Et, si le nœud peut être délié, bon Dieu, ne le brise pas !

[ocr errors]



ACTE CINQUIEME.