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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/493

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comte, en la prenant par la main et la conduisant devant sa femme.... « Ici !... Vois tout cela.... et celle-ci !... Reçois tout de ses mains.... reçois aussi de ses mainston époux ! Elle a détaché les chaînes de mon cou ; elle a commandé aux vents, elle m’a sauvé.... elle m’a servi.... elleaveillésurmoi.... Qu’est-ce que je lui dois ?... La voilà dans tes mains !... Récompense-la. « (Fernand sanglote, appuyé sur la table.) La fidèle épouse se jeta au cou de la jeune fille, et s’écria, baignée de larmes : « Prends tout ce que je puis te donner ! Prends la moitié de celui qui t’appartient tout entier ! Prends-le tout entier ! Laisse-le-moi tout entier ! Que chacune le possède, sans rien dérober à l’autre.... Ainsi, s’écria-t-elle, au cou de son mari, à ses pieds, nous sommés à toi.... » Elles lui prirent les mains, elles s’attachèrent à lui.... et le Dieu du ciel prit plaisir à leur amour ; et son vicaire sacré y donna sa bénédiction. Et leur bonheur et leur amour eurent pour asile fortuné la même demeure, la même couche, le même tombeau.

FERNAND.

Dieu du ciel, quel rayon d’espérance pénètre dans mon cœur !

CÉCILE.

Elle est là ! Elle est à nous ! (Elle court à la porte du cabinet.) Stella !

FERNAND.

Laisse-la ! Laisse-moi !... (Il est sur le point de sortir.)

CÉCILE.

Reste ! Écoute-moi !

FERNAND.

Assez de paroles. Ce qui peut être sera. Laisse-moi ! Dans ce moment, je ne suis pas préparé à me voir en présence de vous deux. (Il sort.)

CÉCILE.

Le malheureux ! Toujours si laconique ! Toujours révolté contre les paroles amicales et conciliantes, et elle, tout de même ! Il faut pourtant que je réussisse.... (Elle s’approche de la porte.) Stella ! Écoute-moi, Stella ! (Entre Lucie.)

" LUCiE.

Ne l’appelle pas ! Elle repose ; elle se repose un moment d’une