cruelle souffrance. Elle souffre beaucoup. Je crains, ma mère, je crains qu’elle ne meure de mort volontaire.
CÉCILE.
Que dis-tu ?
LUCIE.
Ce qu’elle a pris, je le crains, n’était pas un remède. .
CÉCILE.
Et j’aurais vainement espéré ? Oh ! puisses-tu te tromper !... Horrible ! horrible !
Stella, à la porte.
Qui m’appelle ? Pourquoi m’éveillez-vous ? Quelle heure est-il ? Pourquoi si matin ?
LUCIE.
Ce n’est pas le matin, c’est le soir.
STELLA.
Fort bien, très-bien, le soir pour moi.
CÉCILE.
Et c’est ainsi que tu nous trompes ?
STELLA.
Qui t’a trompée ? Toi-même.
CÉCILE.
Je te ramenais, j’espérais.
STELLA.
Point de halte pour moi.
CÉCILE.
Ah ! je t’aurais laissée partir, voyager, courir au bout du monde !
STELLA.
Je suis au bout.
Cécile, à Lucie, qui, dans l’intervalle, est allée et venue avec angoisse. Pourquoi balancer ? Hâte-toi, appelle du secours.
Stella. Elle arrête Lucie. Non, demeure. (Elle s’appuie sur toutes deux et elles avancent.) A votre bras, j’espérais traverser la vie : menez-moi au-tombeau. (Elles la mènent lentement, et la font asseoir sur un siége à droite.)
CÉCILE.
Va, Lucie ! va ! Du secours ! du secours ! (Luciesort.)