Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/58

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té curieux. Si je ne croyais lire dans la lettre quelque chose d’important…. Et, avec la gazette, ce sont des retards éternels. Ce qu’on apprend de plus neuf a toujours un mois de date. Et c’est aussi une chose insupportable d’entendre chacun vous dire : « Oh ! oui, je l’ai déjà lu. » Si j’étais gentilhomme, je voudrais être ministre, et tous les courriers partiraient de chez moi et y viendraient. Je ne la trouve pas, cette lettre ! L’a-t-il emportée ? C’est vraiment une malédiction ! Faut-il n’aboutir à rien !



Soeller, à part.

Bon vieux fou ! Je vois bien que le dieu des voleurs et des gazettes ne t’aime pas de moitié autant que moi. .

L’hôte.

Je ne la trouve pas !… Oh ! peste !… Entends-je bien aussi ?… A côté, dans la salle….

SOELLER.

Me flaire-t-il peut-être ?

L’hôte. Cela craque justement comme un soulier de femme.

SOELLER.

Un soulier ? Non, ce n’est pas moi.

L’hôte.

(// souffle son rat, et le laisse tomber, en faisant de vains efforts pour ouvrir’la serrure de la petite porte.) Et la serrure qui m’arrête à présent ! (Il pousse la porte et s’en va.)

SCÈNE III.

SOPHIE, SOELLER.

(Sophie entre par la porte du- fond, une lumière à la main.) Soeller, dans l’alcôve, à part. Une figure de femme ! enfer ! diable ! Ma femme ! que signifie cela ?

SOPHIE.

Je tremble en faisant un pas si hardi.

SOELLER.

C’est elle, aussi vrai que j’existe. Serait-ce un rendez-vous ?…

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