Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/120

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UN SUISSE.

Ils pourront entrer ; personne ne sortira.

LE COMMANDANT.

Et qui voudra sortir, arrêtez-le.

LE SUISSE.

Nous l’empoignerons bravement.

LE COMMANDANT.

Et, quand les cors cesseront, amenez ici ceux que vous aurez pris ; mais deux de vous garderont la porte.

LE SUISSE.

Oui, commandant. Mon camarade et moi nous vous amènerons les prisonniers, et Michel et Rodolphe resteront à la porte, de crainte qu’un autre ne s’échappe.

LE COMMANDANT.

Allez donc, mes enfants, allez ; c’est bien ainsi. (Les quatre Suisses s’en vont.) Vous deux, entrez dans le bosquet, environ à dix pas d’ici. Vous savez le reste.

LES SUISSES.

Bon.

LE COMMANDANT.

Ainsi, chevalier, tous nos postes sont occupés. Je doute qu’aucune personne nous échappe ; mais, s’il faut le dire, c’est à cette place, je le crois, que nous ferons la meilleure capture.

LE CHEVALIER.

Pourquoi cela, monsieur le commandant ?

LE COMMANDANT.

Comme il s’agit d’amourettes, ils choisiront certainement cette petite place. Dans le reste du jardin, les allées sont trop droites, les places trop claires : ce bosquet, ces berceaux, sont assez touffus pour les espiègleries de l’amour.

LE CHEVALIER.

Je suis bien inquiet, en attendant la fin de tout cela.

LE COMMANDANT.

C’est justement dans de pareilles circonstances qu’un soldat devrait se trouver à son aise.

LE CHEVALIER.

J’aimerais mieux occuper, comme soldat, un poste dangereux. Vous me pardonnerez d’être inquiet du sort de ces gens,