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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/131

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de faire un grand voyage. Tout sera convenu et réglé avec votre oncle, que le prince estime particulièrement et honore de sa confiance. Vous pourrez retourner chez vous librement dans votre voiture, aussitôt que vous aurez appris ce qu’il en est de la dangereuse affaire des joyaux, dans laquelle vous vous êtes engagé.




LE CHANOINE.

Que dois-je apprendre ? Que dois-je souffrir ?

LE Commandant, au Marquis. Restituez d’abord les pierreries que vous avez dans votre poche.

LE MARQUIS.

Les pierreries ? Je ne sais ce que vous voulez dire.

UN SUISSE.

Il a tout de suite jeté là quelque chose dans le bosquet. Ça ne doit pas être loin. ( On cherche et l’on rapporte le coffret, qui est remis au Commandant. )

LE COMMANDANT.

Que sert de feindre plus longtemps ? Tout est découvert. (A la Marquise.) Où sont les autres pierreries ? Avouez ! Vous ne retournerez pas chez vous, et chez vous tout est maintenant sous le scellé. Méritez l’indulgence avec laquelle on se propose de vous traiter.

LA MARQUISE.

Les voici. ( Elle présente l’ccrin. ) Je ne croyais pas m’en séparer ainsi.

Le Commandant, au Chanoine. On rendra ces bijoux aux joailliers et l’on retirera, en échange, votre reconnaissance. Vous nous laisserez, de votre côté, la fausse signature de la princesse- Je ne vous retiens plus : vous pouvez vous retirer.

Le Chanoine.

Oui, je me retire. Vous m’avez vu confondu, mais ne croyez pas que je sois humilié. Ma naissance me donne droit aux premiers emplois de l’État ; nul ne peut me ravir ces priviléges, et l’on arrachera moins encore de mon cœur la passion que j’éprouve pour ma princesse. Dites-lui combien ce fantôme m’a rendu heureux ; dites-lui que toutes les humiliations ne sont rien, auprès de la douleur de m’éloigner d’elle encore davantage ; d’aller