Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/169

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Schnaps.

J’arrive avec mon élite de citoyens.

Martin.

Avec les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ?

Schnaps.

Plus ou moins.

Martin.

Bon !

Schnaps.

« Monsieur ! » lui dis-je.

Martin.

Doucement !

Schnaps.

Non, ce n’est pas cela : il n’y a plus de monsieur.

Martin.

Alors, comment direz-vous donc ?

Schnaps.

Attendez !… Tout bonnement : « Au nom de la liberté et de l’égalité, ouvrez vos caves et vos offices. Nous voulons manger, et vous êtes rassasié. »

Martin.

Si c’est après dîner, cela peut passer.

Schnaps.

« Ouvrez vos armoires : nous sommes nus. »

Martin.

Fi ! vous ne serez pas cependant…

Schnaps.

Pas autrement !… « Ouvrez votre bourse : nous ne sommes pas en fonds. »

Martin.

Cela, chacun le croira.

Schnaps.

À présent, répondez.

Martin.

Bah ! que dois-je dire ?

Schnaps, avec emportement et fierté.

« Que voulez-vous dire ? »

Martin.

Doucement !