Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/195

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Schnaps.

Je pris soin de lui, et… il mourut.

Le Seigneur.

C’est très-vraisemblable.

Schnaps.

Il me légua ses effets pour la peine que j’avais prise…

Le Seigneur.

De le tuer.

Schnaps.

Consistant en cet habit et ce sabre.

Le Seigneur.

Et le bonnet ? la cocarde ?

Schnaps.

Je les trouvai dans son havre-sac, parmi de vieilles guenilles.

Le Seigneur.

C’est là que vous trouvâtes votre brevet de général ?

Schnaps.

Je vins ici et je rencontrai ce nigaud de Martin…

Martin.

Ce nigaud de Martin ? L’impudent !

Schnaps.

Par malheur je n’ai réussi qu’à moitié : je n’ai pu manger l’excellent laitage que j’avais trempé. J’ai eu là-dessus une petite querelle avec George…

Le Seigneur.

Sans détours ! Est-ce la pure vérité, ce que vous dites ?

Schnaps.

Informez-vous dans la ville : j’indiquerai l’endroit où j’ai vendu le havre-sac. J’ai apporté ici ces bardes dans ma trousse de barbier.

Le Seigneur.

Tout s’arrangera.

Le Juge.

Ne le croyez pas.

Le Seigneur.

Je sais ce que j’ai à faire. Si tout se trouve vrai, il ne faut pas faire de bruit d’une pareille bagatelle. Cela ne ferait qu’exciter