Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome III.djvu/247

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CAROLINE.

Mais pourquoi ?

BRÊME.

Tu le sauras bientôt. Il ne lui arrivera point de mal : je ne ferai que l’enfermer.

CAROLINE.

Ô ciel !

BRÊME.

Qu’y a-t-il ?

CAROLINE.

Dois-je me rendre coupable d’une telle trahison ?

BRÊME.

Allons, vite !

CAROLINE.

Qui portera le billet ?

BRÊME.

Laisse-m’en le soin.

CAROLINE.

Je ne puis.

BRÊME.

D’abord une ruse de guerre. (Il allume une lanterne sourde et éteint la chandelle.) Vite ! Écris : je vais t’éclairer.

CAROLINE, à part.

Que va-t-il arriver ? Le baron verra que la lumière est éteinte : à ce signal, il viendra.

BRÊME, l’obligeant à s’asseoir.

Écris : « Louise reste au château ; mon père dort ; j’éteins la lumière : venez. »

CAROLINE, résistant.

Je n’écrirai pas.



Scène V.

LES PRÉCÉDENTS, LE BARON, à la fenêtre.
LE BARON.

Caroline !

BRÊME.

Qu’est cela ? (Il ferme la lanterne et retient Caroline, qui veut se lever.)