Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/100

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doute demander davantage encore pour les jeux ?

PolymÉtis. Tu les auras tous au premier signal.

ELPÉNOR.

Je les partagerai, et les meilleurs seront de mon côté ; je les mènerai par des chemins non frayés, et, grimpant avec vitesse, ils écraseront l’ennemi tranquille dans ses remparts de rochers.

POLYMÉTIS.

Avec cet esprit, cher prince, tu entraîneras les enfants aux jeux de l’adolescence, et bientôt le peuple entier à de sérieux ébats. Chacun se sent derrière toi, chacun entraîné par toi. Le jeune homme contient sa bouillante ardeur, et observe où ton regard commande de porter la mort ou la vie ; l’homme expérimenté se trompe volontiers avec toi, et le vieillard lui-même renonce à sa prudence péniblement acquise, et, par affection pour toi, il rentre une fois encore avec ardeur dans la vie, Oui, cette tête grise, tu la verras, à ton côté, s’opposer au choc de l’ennemi, et cette poitrine versera peut-être les dernières gouttes de son sang, parce que tu te seras trompé.

ELPÉNOR.

Que peux-tu dire ? Oh ! vous n’aurez pas sujet de vous repentir. Je serai certainement le premier où sera le danger, et j’aurai la confiance de vous tous.

PolymÉtis.

Déjà les dieux l’ont inspirée, dans une large mesure, au peuple pour le jeune prince. Il est aisé et difficile pour lui de la

conserver.

ElpÉnor.

Aucun ne me la reprendra : celui qui est brave doit être avec moi.

POLYMÉTIS.

Tu ne régneras pas seulement sur des heureux. Dans de secrets réduits, le fardeau de la misère, des douleurs, pèse sur de nombreux mortels. Us semblent rejetés, parce que le bonheur