Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/155

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La vive donzelle se retourna,
Et dit : Je trouve ça stupide.
Ô gué ! ô gué !
Courage ! ô gué !
Ne soyez pas si mal appris.

Mais le bal marchait rondement ;
On dansait à droite, on dansait à gauche ;
Et toutes les jupes flottaient ;
Ils étaient rouges, ils étaient brûlants,
Et reposaient, essoufflés, bras sur bras.
Ô gué ! ô gué !
Courage ! ô gué !
Et du coude on pressait le flanc.

Hé ! ne sois pas avec moi si familier…
Combien n’ont-ils pas à leur fiancée
Manqué de parole et de foi !
Il cajolait pourtant la belle à l’écart,
Et, du tilleul, au loin résonnaient,
Ô gué ! ô gué !
Courage ! ô gué !
Les cris et les violons.


UN VIEUX PAYSAN.

Monsieur le docteur, c’est bien fait à vous de ne pas nous mépriser aujourd’hui, et, savant comme vous l’êtes, de vous promener dans cette foule. Prenez donc aussi cette belle cruche[1], que nous avons remplie d’un frais breuvage. Je vous l’offre, et souhaite de grand cœur, non-seulement qu’elle apaise votre soif, mais que le nombre des.gouttes qu’elle renferme soit ajouté à vos jours.

FAUST.

Je reçois cette boisson fortifiante, et vous présente à mon tour mes vœux et mes remerciments. (Le peuple se rassemble en cercle autour de Faust.)

LE VIEUX PAYSAN.

En vérité vous faites fort bien de vous montrer dans ce jour de fête, car ci-devant vous fûtes notre ami dans les mauvais jours. Plusieurs sont ici vivants, que votre père finit par déli-

  1. On sait que dans les cabarets (l’Allemagne chaque buveur a devant lui une sorte de cruche à couvercle, où il boit à même.