Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/172

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espérance ! maudite, la foi ! et maudite, avant tout, la patience !

Chœur D’esprits invisibles,

Hélas ! hélas !

Tu l’as délruit

Ce bçau inonde,

Avec ta main puissante !

Il se brise, il s’écroule ;

Un demi-dieu l’a renversé :

Nous en précipitons

Les débris dans le néant,

Et nous pleurons

Sa beauté perdue.

O le plus puissant

Des 61s de la terre,

Viens le reconstruire

Plus magniQque,

Le construire dans ton sein 1

Commence

Une nouvelle vie,

Avec une âme éclairée,

Et des chants nouveaux

Vont retentir I • ..

MÉPHISTOPHÉLÈ’S.

Ce sont les plus petits d’entre les miens. Entends comme, avec une sagesse antique, ils conseillent le plaisir et l’activité ! Ils veulent t’attirer dans le vaste monde, hors de la solitude, où les sens et la sève s’engourdissent. Cesse de jouer avec ton cha- ’ grin, qui, comme un vautour, dévore ta vie. La plus mauvaise compagnie te fait sentir que tu esxm homme avec des hommes. Mais on ne songe pas à te pousser parmi la canaille. Je ne suis pas jan des grands ; cependant, si tu veux, en société avec moi, prendre ta course à travers la vie, je me résoudrai volontiers à t’appartenir sur-le-champ ; je suis ton compagnon, et, si je te \ conviens, je suis ton serviteur, je suis ton valet !

Faust.

Et que dois-je faire en échange pour toi ?

MÉPH1STOPHÉLÈS.

Tu as encore tout le loisir d’y songer.

Faust. Non, non, le diable est égoïste, et ne fait guère, pour l’amour