Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/243

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Et moi, je me sens comme le petit chat exténué, qui se frotte aux échelles et caresse doucement les murailles ; je sens avec cela, en tout bien tout honneur, un tant soit peu la convoitise du larron, un tant soit peu la chaleur du matou : tant se fait déjà sentir dans tous mes membres la belle nuit du sabbat ! Elle nous revient après-demain : là, du moins, on sait pourquoi l’on veille.

FAUST.

Cependant se montrera-t-il au jour, le trésor que je vois briller là-bas sous terre ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Tu pourras bientôt goùler le plaisir d’en retirer la cassette. Je l’ai reluquée récemment : il s’y trouve de beaux écus au lion.

FAUST.

Pas un bijou, pas une bague, pour parer ma bien-aimée ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

J’ai bien vu aussi quelque chose comme cela, une manière de collier de perles.

FAUST.

Alors c’est bien.’Cela m’afflige d’aller chez elle sans cadeau.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Cependant vous ne seriez pas fâché, je pense, de goûter aussi un plaisir gratis. A présent que le ciel est tout brillant d’étoiles, vous allez entendre un vrai chef-d’œuvre. Je chanterai à la belle une chanson morale, pour l’ensorceler plus sûrement. (Il chante en s’accompagnant de la mandoline. )

Ici que fais-tu, Dis-moi, Catherinetie, À la porte du galant, Au point du jour ? Passe, passe ton chemin. Il te laissera Entrer comme fille, Mais non comme fille sortir.

Prenez garde à vous. Quand la chose est faite, Alors, bonne nuit, Pauvres, pauvres fillettesI Votre