Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/290

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UNE VASTE SALLE.

Chambres et galeries aboutissantes. Tout est décoré et disposé

pour la mascarade. 

LE HÉRAUT.

Ne croyez pas être dans les provinces allemandes, où dansent les diables, les fous et les morts : une brillante fête vous attend. Dans ses expéditions à Rome, le maître, pour son avantage et pour votre plaisir, a franchi les hautes Alpes et a conquis un beau royaume. Par ses prières, l’empereur obtint d’abord des saintes pantoufles de légitimer sa puissance, et, lorsqu’il alla quérir pour lui la couronne, il nous apporta aussi le capuchon. Maintenant nous sommes tous des hommes nouveaux ; tout cavalier qui sait son monde couvre à plaisir de cette coiffure sa tête et ses oreilles ; elle le rend assez semblable aux fous égarés ; là-dessous il est sage comme il peut. Je vois déjà comme ils se groupent, se dispersent au hasard, se réunissent par couples familiers. Le chœur s’empresse de se joindre au chœur. On entre, on sort, sans se lasser. Mais enfin, après, comme auparavant, avec ses cent mille balivernes, le monde est toujours un grand fou.

JardiniÈres. Elles chantent, en s’accompagnant

de la*mandoline. 

Pour obtenir votre suffrage, nous nous sommes parées cette nuit ; jeunes Florentines, nous avons suivi la magnificence de la cour allemande.

Nous portons dans nos boucles brunes l’ornement de riantes fleurs ; fils de soie, flocons de soie, jouent leur rôle ici. • Car nous tenons la chose pour méritoire et louable tout à fait : nos fleurs, brillant produit de l’art, fleurissent toute l’année.