aujourd’hui rien ne me résiste ! Je me sens franc et libre. Pourtant l’air frais et les joyeux chants, je les chercherais moimême volontiers. Et je boisj je bois !… Trinquez^ vous autres ! tin ! tin ! lia ! Et toi là-bas, approche ! Trinquez ! et tout est dit.
Ma petite femme criait en colère, rechignait à cet habit de fête, et,-comme je me rengorgeais, me traitait de mannequin. Mais je bois, je bois, je bois ! Choquez les terres* ! tin ! tin ! tin J Mannequins, trinquez ! Quand les verres sonnent, tout est dit.
Ne dites pas que je suis égaré ; car je suis où je me plais. Si l’hôte ne fait pas crédit, l’hôtesse le fera, ou bien enfin la servante. Toujours je bois, je bois, je bois ! Courage, vous autres ! Tin ! tin ! tin ! Chacun à chacun ! ainsi de suite ! Il me semble que tout est dit.
Où et comment je m’amuse, il ne m’importe guère ; laissezmoi couché où je suis, car sur mes pieds je ne tiens plus.
LE CHOEUR.
Que tout frère boive, boive’.Trinquez vivement, tin ! tin ! tin ! Restez fermes sur chaise et banc : pour lui, sous la table, tout est dit. ( Le. héraut annonce divers poêles, poètes de la nature, poêles de cour et de chevalerie, les uns tendres, les autres enlhousiastes. Dans celte foule de concurrents de toute sorte, aucun ne laisse les autres se produire. Un seul passe en disant quelques mots.)
UN POETE SATIRIQUE.
Savez-vous ce qui me réjouirait .de bon cœur, moi, poète ? J’aimerais à chanter et à dire ce que nul ne voudrait entendre. ( Les poêles de la nuit et des tombeaux se font excuser, parce qu’Us ont engagé, dans cet instant même-, la conversation la plus intéressante avec un vampire fraîchement ressuscité, ce qui pourrait donner naissance à un nouveau genre de poésie. Il faut que le héraut se contente de leurs excuses : cependant il évoque ta mythologie grecque, qui, même sous le masque moderne, ne perd ni son caractère ni ses charmes. )