Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/296

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me sentir ainsi liée ; je porle sur ce lieu des regards bienveillants ; vous, dans ces heures de liberté, livrezvous au plaisir sans cesse.

LachÉsis.

A moi, qui suis la seule raisonnable, la surveillance est restée en partage ; ma façon, toujours animée, ne s’est jamais trop hâtée encore.

Les (ils viennent, les fils se dévident ; à chacun’je marque son chemin ; je n’en laisse aucun s’égarer : il faut qu’il se roule autour du fuseau.

Si j’allais une fois m’oublier, je serais inquiète pour le monde : les heures comptent, les années mesurent, et le tisserand prend les écheveaux.

LE HÉRAUT.

Celles qui viennent maintenant, vous ne les reconnaiIrez pas, si savants que vous soyez dans les lettres anciennes : à les voir, ces personnes, qui font tant de maux, vous les diriez des hôtes bienvenus.

Ce sont les Furies (nul ne voudra nous en croire….), jolies, bien faites, aimables et jeunes ! Faites connaissance avec elles : vous apprendrez que ces colombes mordent comme des serpents.

Elles sont sournoises, il est vrai ; mais, aujourd’hui que chaque fou se glorifie de ses défauts, elles ne prétendent pas non plus à la gloire des anges ; elles se reconnaissent les fléaux de la ville et de la campagne.

ALECTON.

A quoi cela vous sert-il ï Nous aurons votre confiance, car nous sommes jolies et jeunes, et petits chats caressants. Si l’un de vous a une bonne amie, nous lui gratterons les oreilles ;

Et nous finirons par lui dire en confidence qu’elle fait aussi des signes à tel et tel ; qu’elle a l’esprit biscornu, le dos bossu, et qu’elle boite, et, si elle est sa fiancée, qu’elle ne vaut rien.

Nous savons aussi tourmenter la fiancée : il y a quelques semaines, son ami parla d’elle dédaigneusement ù une telle…. Si l’on se réconcilie, il en reste toujours quelque chose.

MÉGÈRE.

Cela n’est que jeu ! Lorsqu’une .fois ils sont unis, je m’en