Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/337

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sa parure sur mon chemin ; à ma venue, la terre se couvrit de verdure et de fleurs ; au signal que je donnai, dans la nuit première, se déploya la splendeur des étoiles. Quel autre que moi vous a délivrés de toutes les barrières des préjugés bourgeois ? Pour moi, selon que l’esprit me parle, libre et joyeux, je suis ma lumière intérieure, et je marche, d’un pas rapide, dans un intime ravissement, la clarté devant moi, les ténèbres derrière. ( Il sort. )

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Original, poursuis, dans ta magnificence !… Que tu seras mortifié par cette pensée : qui peut imaginer une chose quelconque, stupide ou sage, que le passé n’ait pas imaginée avant lui ?… Mais cela même ne nous inquiète pas. Dans peu d’années les choses auront changé. Si follement que le moût se démène, on finit par avoir du vin. (Aux jeunes gens du parterre, qui n’applaudissent pas. ) Vous restez froids à mes paroles, bons jeunes gens : je vous le pardonne. Songez-y, le diable est vieux : vieillissez pour le comprendre !