Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/377

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S.

Je te passe cette vieille plaisanterie ; mais à un ami, point de paroles vaines ! Je sais que tu parles d’un lieu où tu n’es pas.

ProtÉe, comme de loin. Adieu !

ThalÈs, bas à Homunculus.

Il est tout près. Vite, jette une clarté vive ! Il est curieux comme un poisson : où qu’il se cache, transformé, il sera attiré par les flammes.

Homunculus.

Je répands soudain les flots de ma lumière, mais avec précaution, de peur de faire sauter le verre.

ProtÉe, sous la forme cfime tortue colossale. Que vois-je briller d’un éclat si agréable ?

ThalÈs, Sachant Homunculus.

Bon, si tu le désires, tu peux le voir de plus près. Ne regrette pas cette petite peine, et montre-toi, sous figure humaine, sur tes deux pieds. Si quelqu’un veut voir ce que nous cachons, que ce soit par notre faveur, par notre volonté.

ProtÉe, sous une forme noble. 

Les ruses philosophiques te sont encore familières.

ThalÈs.

Changer de forme est encore ton plaisir. ( Il découvre Homunculus.)

ProtÉe,. surpris.

Un petit nain lumineux ! Je n’ai jamais vu cela.

THALÈS.

Il demande conseil, et il est fort désireux de naître. Comme je l’ai appris de lui-même, il est très-merveilleusement venu au monde, mais seulement à moitié. Il ne manque pas de qualités spirituelles, mais beaucoup trop de capacités saisissables. Jusqu’ici le verre lui a seul donné de la pesanteur, et il serait charmé de prendre corps au plus vite.

ProtÉe.

Tu es un vrai fils de vierge : avant que tu doives exister, déjà tu existes.

Tha’lÈs, à voix basse.

11 me paraît aussi critique sur un autre point : il est, ce me semble, hermaphrodite.

PROTÉE.