NEREE, s’approchant de Thalès.
Un voyageur nocturne appellerait peut-être cette cour de la lune une vision aérienne ; mais, nous autres esprits, nous sommes d’un avis tout différent et le seul juste. Ce sont des colombes, qui accompagnent ma Glle, portée sur sa conque, et la suivent, d’un vol étrange, merveilleux, instruites dès les anciens âges.
THALÈS.
Moi aussi, je tiens pour le meilleur ce qui plaît à l’homme vertueux : dans un nid tiède et tranquille, une sainte vie retirée !
Psylles et Marses, montés sur des taureaux, des veaux et des béliers marins.
Dans les sauvages et profondes cavernes de Chypre, que le dieu de la mer n’a pas encombrées de sables, que Séismos n’a pas renversées, caressés par les brises éternelles, et, comme aux plus anciens jours, dans le sentiment d’un bonheur tranquille, nous gardons le char de Cypris, et, dans le murmure des nuits, à travers le gracieux entrelacement des ondes, nous amenons, invisible à la race nouvelle, ton aimable fllle auprès de toi. Dans ce doux travail, nous ne craignons ni l’Aigle, ni le Lion ailé, ni la Croix, ni la Lune, tels qu’ils résident et trônent dans les cieux, se balancent et se meuvent avec alternative, se repoussent et se détruisent.’et couchent par terre cités et moissons. Nous poursuivons notre œuvre, et nous amenons ici la plus aimable souveraine.
LES SIRÈNES.
D’une marche légère, avec un empressement mesuré, autour du char, un cercle dans l’autre, quelquefois entrelacées, file par file, en spirale, ainsi que des serpents, approchez-vous, agiles Néréides, femmes robustes, d’une grâce sauvage ; et vous, tendres Dorides, offrez à Galatée l’image de sa mère : sévères, semblables aux dieux, vénérables immortelles, et pourtant, comme les douces filles des hommes, pleines d’un charme séducteur.
Les Dorides, en chœur, passant devant Nérée, toutes portées par des dauphins.
O Lune, prête-nous ta lumière et ton ombre, ta clarté pour cette fleur de jeunesse : car nous présentons des époux chéris à