Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/482

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levée

et la plus pure. 

Ici la vue est dégagée, l’esprit élevé. LA-basdes femmes passent, qui volent vers les hauteurs ; au milieu d’elles, couronnée d’étoiles, la glorieuse reine du ciel se révèle par sa splendeur. (Avec extase.)

Auguste souveraine de l’univers, laisse-moi, dans la tente déployée du ciel azuré, contempler ton mystère. Approuve ce sérieux et tendre mouvement, qui remplit le cœur de l’homme, et, avec un saint désir d’amour, le porte au-devant de toi. Notre courage est invincible, quand ta majesté commande ; le transport se calme soudain, quand tu nous apaises. Vierge pure et parfaite, mère vénérable, reine pour nous choisie, consubslantielle aux dieux !

Autour d’elle se replient de légers nuages : ce sont les pénitentes, douce nation, autour de ses genoux aspirant l’éther, implorant leur grâce.

A toi, l’immaculée, il n’est pas refusé que les imprudentes pécheresses te puissent approcher avec confiance. Entraînées dans la faiblesse, elles sont difficiles à sauver : qui brisa par ses propres forces les chaînes des désirs ? Que promptement le pied manque dans le sentier rapide et glissant ! Qui n’est troublé d’un regard et d’un salut, d’une haleine caressante ? Mater Gloriosa vole dan le ciel et s’avance.

CHOEUR DES PÉNITENTES.

Tu planes vers les hauteurs des royaumes éternels : entends notre prière, vierge incomparable, vierge pleine de grâce !

MAGNA PECCATRIX. (S. Lucse, vu, 36.)

Par l’amour qui versa sur les pieds de ton fils glorifié les pleurs et le baume, bravant les moqueries des pharisiens ; par le vase qui si largement répandit le parfum ; par la chevelure, qui si doucement essuya les pieds sacrés….

MULIER SAMARITANA. (S. Joh., IV.)

Par la fontaine à laquelle jadis Abraham fit conduire les troupeaux ; par la cruche qui osa toucher et rafraîchir les lèvres du Sauveur ; par la pure et riche source qui désormais s’épanche de ces lieux, et, abondante, toujours claire, coule à travers tous les mondes !…