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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VI.djvu/533

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DE WILHELM MRÎSTER. 529

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GOETHE.–AK~.D’APPH. ~4

affection, et c’est déjà quelque chose d’attirer à ce point son attention. Pour moi, vous me rendrez cette justice, que je ne vous ai rencontré nulle part sans vous dire la pure vérité. -Vous m’avez peu ménagé, dit Wilheim, et vous paraissez demeurer fidèle à vos maximes.

Pourquoi ménager un jeune homme plein de bonnes dispositions, qu’on voit prendre une direction absolument fausse ? Permettez, dit Wilhelm, vous m’avez refusé assez durement toute espèce de talent pour le théâtre, et, quoique j’aie entièrement renoncé à cet art, je ne puis me reconnaître tout a fait incapable de l’exercer.

Et moi je suis persuadé que celui dont tout le talent est de se jouer lui-même n’est point un véritable comédien. Celui qui ne peut transformer de mille manières et son esprit et sa figure ne mérite pas ce nom. Vous avez, par exemple, très-bien joué Hamiet et quelques autres où vous étiez secondé par votre caractère, votre figure et la disposition du moment cela pourrait suffire pour un amateur du théâtre ou pour un homme qui ne verrait aucune autre carrière devant lui. »

Jarno jeta les yeux sur le parchemin et poursuivit en ces termes

« On doit se garder de cultiver un talent qu’on n’a pas l’ese pérance de porter à la perfection. Si loin qu’on avance, quand & une fois on aura vu clairement la* mérite du maître, on finira « toujours par regretter amèrement le temps et les forces qu’on ’« aura perdus à ce bousillage.

« Ne lisez pas ! ditWilheIm, je vous en conjure. Parlez, racontez, éclairez-moi ! C’est donc l’abbé qui me seconda pour la représentation d’Fam~f, en me procurant un fantôme ? Oui, car il assurait que c’était le seul moyen de vous guérir, si vous étiez guérissable. <

Et c’est pour cela qu’il me laissa le voile et me commandait de fuir ?

Oui, il espérait même qu’après avoir joué Hamlet, vous en auriez assez du théâtre. Il affirmait que vous ne para triez plus sur la scène je croyais le contraire et j’eus raison. Ce fut, le soir même, entre nous, après la représentation, le sujet d’une discussion très-animée.