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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome VI.djvu/545

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DE WILHELM MEISTEH. 541

peut se résoudre de la manière la plus nette et la plus tranquille. On m’a souvent reproché l’hésitation et l’incertitude pourquoi veut-on, maintenant que je suis résolu, faire justement a mon égard une faute que l’on blâmait chez moi ? Le monde se donne-t-il tant de peine pour nous former, alin de nous faire sentir qu’il ne veut pas se former lui-même ? Oui, laissez-moi bien vite goûter la joie d’échapper à une fausse position, où je me suis jeté avec les intentions les plus pures. » Malgré cette prière, il s’écoula quelques jours pendant lesquels Wilheim n’entendit aucunement parler de l’aifaire, et ne remarqua non plus aucun changement chez ses amis la conversation roulait presque toujours sur des questions générales et des choses indifférentes.

CHAPITRE VII.

Un jour, Nathalie, Jarno et Wilhelm étant réunis, Nathalie prit la parole

Vous êtes pensif, Jarno ! Je l’observe depuis quelque temps.

Je le suis, répondit-il j’ai devant moi une importante affaire, que nous préparons depuis longtemps, et qu’il faut nécessairement entreprendre sans retard. Vous en avez déjà une idée générale, et je puis bien en parler devant notre jeune ami, car il ne tient qu’à lui d’y prendre part, s’il lui plaît. Je ne tarderai guère à vous quitter ; je suis à la veille de passer en Amérique.

En Amérique ! dit Wilhelm en souriant. Je n’aurais pas attendu de vous une pareille équipée, et moins encore que vous me choisissiez pour compagnon.

Quand vous connaîtrez tout notre plan, vous lui donnerez