Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/342

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tion du théâtre continua de m’occuper, et je ne voulus pas non plus rester, comme poète, inactif pour la scène. Je composai un prologue pour Leipzig, où nos comédiens devaient se produire quelque temps ; puis un prologue pour fêter le 30 septembre, jour où la famille de nos princes se réunit enfin, après une affligeante séparation.

Cependant mon travail le plus important fut le Retour de Pandore 1, que j’entrepris en faveur de deux jeunes hommes, mes anciens amis, Léon de Seckendorf et le docteur Stoll. Dans leur zèle littéraire, ils songeaient à publier un Almanach des Sluses à Vienne. Ce recueil devait porter le titre de Pandore, et, comme le point de la mythologie où figure Prométhée m’était toujours présent, à l’état d’idée familière, j’entrepris ce travail avec une sérieuse application. Je devais joindre VAchillcidc à mon volume de poésies épiques : je repris tout l’ensemble, mais j’eus assez de peine à mettre seulement le premier chant au point de pouvoir l’ajouter aux autres poemes.

Un travail que l’amitié me fit encore entreprendre. Jean de Muller avait écrit au commencement de l’année un discours académique en mémoire de Frédéric 11, et cela lui avait attiré de violentes attaques. Depuis les premières années de notre liaison, il s’était toujours montré mon ami et m’avait rendu des services essentiels. Je désirais l’obliger à mon tour, et je crus qu’il lui serait agréable de se voir approuvé de quelqu’un dans son entreprise. Un écho bienveillant, au moyen d’une traduction toute simple, me sembla ce qu’il y avait de plus convenable. Elle parut dans le Morgenblatt, et il m’en sut gré, mais cela ne changea rien à la chose.

Je traçai le plan de Pandore, et je l’exécutai peu à peu. Je n’en ai achevé que la première partie, mais elle suffit pour montrer combien cet ouvrage était médité. Dans mes heures de gaieté, je m’occupai des petites nouvelles dont j’ai parlé plus haut. Je devais traiter de même les Affinités électives, mais le sujet était trop important et il avait jeté dans mon esprit trop de racines pour qu’il me fût possible de m’en délivrer aussi aisément. Pandore et les Affinités électives expriment le douloureux senti-


I. Tome III, page 251.